The lost art of travelers

 

À l’invitation de Peter Doroschenko, directeur du Dallas Contemporary, les résidents du Pavillon ont participé à un workshop autour de la notion de frontière, à Alpine et dans le désert américain du Texas, à proximité du Mexique. Organisée par Estelle Nabeyrat, l’exposition The Lost Art of Travelers rend compte de cette expérience à travers des œuvres produites sur place avec une grande économie de moyens et dans un délai très court. Les artistes ont donc réalisé des pièces en réponse à ce contexte géopolitique propre au Rio Grande, des essais qu’ils auront toute latitude de développer par la suite dans d’autres conditions. Jérôme Allavena présente de la sorte deux tables en bois reliées entre elles sur lesquelles ont été gravées parallèles et méridiens. En les posant sur le sol telles des roues, Stand by me fait autant référence au voyage qu’au cinéma, et laisse passer en contrebande le désir d’une proximité. Pour sa part, Fabrice Pichat fait vibrer de manière presque imperceptible une branche d’arbre sèche, à l’aide d’un petit moteur. Quant à Gintaras Didziapetris, il fait appel à des logos, Compass and Bird Spaces, signes appliqués sur les murs comme des motifs abstraits. L’art perdu des voyageurs est ici un art du codage, qui appelle à être déchiffré, tout autant qu’un art de la flexibilité.