Jean-Michel Pancin Tout dépendait du temps ...

Depuis deux ans, Jean-Michel Pancin (né en 1971, vit et travaille à Avignon et Paris) s’emploie à restituer la mémoire de la prison Sainte-Anne désormais abandonnée. Celle-ci a été construite en 1865, derrière le Palais des Papes, en contrebas du Jardin des Doms.

L’artiste a initié son projet avec les Pelotes (2010-2012). Ces « pelotes » étaient envoyées aux détenus de la prison par leurs proches depuis ce jardin. Après en avoir retrouvé de nombreuses, abandonnées en hauteur, les avoir photographiées et en avoir relevé l’emplacement, Jean-Michel Pancin les présente telles des reliques closes, témoins pudiques des relations sociales qu’entretenaient les incarcérés avec l’extérieur. Attentif aux paradoxes de la vie carcérale, Jean-Michel Pancin a réalisé une série de frottages des coeurs gravés sur les murs de la cour (Champs d’amours, 2010-2011).

Son installation Tout dépendait du temps… (2012) comprend également des portes de cellules, à chaque fois encastrées dans une dalle de béton aux dimensions de ces dernières. Des stèles comme autant de commémorations à la créativité des détenus. Jean-Michel Pancin conçoit un art dont la construction ne saurait se résoudre en une forme et qui révèle la complexité symbolique de la prison. À l’image de sa série de photographies, Lumières (2010 – 2012), captant les rayons de lumière sur les murs des cellules, il s’attache à rappeler combien ces murs étaient douloureux pour les détenus habitués à la pénombre.