Voir plus bas

Aujourd'hui aura lieu

au Gwangju Civic Center
Du 06/09/2018 au 20/10/2018
À l’invitation de la 12 e Biennale de Gwangju,  en partenariat avec l’Institut Français, Le Palais de Tokyo présente « Aujourd’hui aura lieu », une exposition en co-production et co-commissariat avec l’Asia Culture Center.
Aujourd’hui aura lieu  réunit  12 artistes des scènes française et asiatique inspirés par le  langage. L’exposition se déploie dans un climat coloré par un poème de Michel Houellebecq dont est extrait le titre de l’exposition.  Dans celui-ci, l’auteur décrit l’accès désabusé a la conscience de soi dans un monde urbain qui transforme les corps en projectiles. Les œuvres des 12 artistes réunis autour de ce poème utilisent le langage comme moteur d’invention et de métamorphoses de la forme.
Un processus analogue de transformation a été infligé au poème de Michel Houellebecq puisque celui-ci, diffusé dans l’espace du bâtiment est successivement traduit, réinterprété, chanté et distordu par un poète coréen, un groupe de pop coréen et un DJ jusqu’à en devenir totalement méconnaissable. Le poème est  ainsi utilisé comme un materiau qui inspire, puis se trouble et se modifie encore lors de son association avec les œuvres de l’exposition. Les artistes qu’elle rassemble ont été choisis parce que leurs œuvres proposent des usages ou des modes d’apparition équivalent: fonctionnement célibataires, ressassements, mise en rumeur d’atmosphère poétique. Des images, des déconstructions, des schémas hystérisés du corps, des labyrinthes du sens qui permettent de faire de son parcours, l’exploration d’une pensée inquiète, en train de chercher la géométrie de son expression.
Avec : BERDAGUER & PÉJUS, YUN CHOI, JULIEN CREUZET, DAVID DOUARD, MICHEL HOUELLEBECQ, YOUNG-GYU JANG, TARIK KISWANSON, MIRE LEE, LÉONARD MARTIN, HAO NI & LOUISE SARTOR.

Le Poème :

Le jour monte et grandit, retombe sur la ville
Nous avons traversé la nuit sans délivrance
J’entends les autobus et la rumeur subtile
Des échanges sociaux. J’accède à la présence.
Aujourd’hui aura lieu. La surface invisible
Délimitant dans l’air nos êtres de souffrance
Se forme et se durcit à une vitesse terrible ;
Le corps, le corps pourtant, est une appartenance.
Nous avons traversé fatigues et désirs
Sans retrouver le goût des rêves de l’enfance
Il n’y a plus grand-chose au fond de nos sourires,
Nous sommes prisonniers de notre transparence.

Michel Houellebecq
« Le Sens du Combat », 1996

« Toutes nos paroles, tous nos chants, toutes nos langues, sont les traductions imparfaites de nos pensées confuses. Quand l’idée se forme, toujours en deçà de l’intelligence, avant l’élocution ou l’écriture, elle est un champ incertain de sensations, comme un ciel nocturne où des amas d’étoiles indistinctes clignotent. De ce buisson, si la raison et la grammaire parviennent à extraire avec violence une phrase, c’est le poème qui malgré tout réussit à conserver la profusion féconde de l’idée native. Ce sont ces métamorphoses qui font l’exposition, ces transformations qui moirent le sens premier et en dissolvent les frontières. »

Jean de Loisy

UNE EXPOSITION PRÉSENTÉE PAR

EN CO-PRODUCTION ET CO-COMMISSARIAT AVEC LE PALAIS DE TOKYO

AVEC LE SOUTIEN DE