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« Sous le regard de machines pleines d’amour et de grâce »

Exposition collective
Du 03/02/2017 au 08/05/2017
Conçue suivant un parcours composé de différentes « zones affectives », « Sous le regard de machines pleines d’amour et de grâce » réunit plusieurs artistes qui interrogent les impacts de l’économie de marché et des nouvelles technologies sur la fabrique de nos émotions et de leurs représentations.
En 1967, l’écrivain américain Richard Brautigan distribue dans les rues de San Francisco un court poème intitulé « All Watched Over by Machines of Loving Grace ». Il y décrit une harmonie « mutuellement programmée » entre les machines, les animaux et les êtres humains. Une utopie toutefois condamnée à échouer « sous le regard de machines pleines d’amour et de grâce ». Cinquante ans plus tard, si les machines sont partout, elles se sont paradoxalement effacées en intégrant tous les aspects de nos environnements de travail et de nos espaces domestiques.
La sociologue Eva Illouz a recours à l’expression de « capitalisme émotionnel » pour décrire « une culture dans laquelle les pratiques et les discours émotionnels et économiques s’influencent mutuellement, aboutissant à un vaste mouvement dans lequel les affects deviennent une composante essentielle du comportement économique et dans lequel la vie émotionnelle obéit à la logique des relations et des échanges économiques ».
Si les œuvres de l’exposition s’appuient sur des structures abstraites ou matérialisent des processus économiques invisibles, elles n’en sont pas moins imprégnées d’empathie et de subjectivité. Paraissant dotées d’attributs psychologiques, elles reflètent la modélisation de nos imaginaires et la transformation de nos affects en logos, en produits ou en arguments de vente, témoignant d’une forme de réification de nos émotions et de nos relations sociales.
Commissaire : Yoann Gourmel
 
Avec :
Pedro Barateiro : né en 1979 à Almada (Portugal), vit à Lisbonne. Ancien résident du Pavillon Neuflize OBC, le laboratoire de création du Palais de Tokyo (2008 – 2009).
Richard Brautigan : né en 1935 à Tacoma (Washington), décédé en 1984 à Bolinas (Californie, Etats-Unis).
Isabelle Cornaro : née en 1974 à Aurillac (France), vit à Paris et Genève (France / Suisse).
Marjorie Keller : née en 1950 à Yorktown (New York), décédée en 1994 à Wakefield (Rhode Island, Etats-Unis).
Lee Kit : né en 1978 à Hong Kong, vit à Taipei (Taïwan).
Marie Lund : née en 1976 à Copenhague (Danemark), vit à Londres (Angleterre).
Michael E. Smith : né en 1977 à Détroit (Michigan), vit à Providence (Rhode Island, Etats-Unis).
Mika Tajima : née en 1975 à Los Angeles (Californie), vit à New York (NYC, Etats-Unis).
Marie Mathématique (Jacques Ansan, Jean-Claude Forest, Serge Gainsbourg, André Ruellan)
 

Prolongez la visite de cette exposition avec la documentation mise à disposition dans l’espace du Tarmac (Niv. 1).

Le Tarmac est un nouvel espace du Palais de Tokyo dont la conception architecturale et scénographique a été réalisée par des étudiants de l’ENSAD, Paris. Pensé comme un magazine en trois dimensions, cet espace vous invite à prolonger votre visite et à découvrir des contenus inédits proposés par des lieux ou des artistes invités. Il accueille également des rencontres et autres manifestations spontanées.

Commissaire du Tarmac : Claire Moulène

Prolongez la visite de cette exposition avec la programmation vidéo dans l’espace du Point Perché (Niv. 1).

Chaque saison, une programmation vidéo imaginée par un des curateurs du Palais de Tokyo, en relation avec certaines thématiques soulevées par les expositions en cours, est désormais proposée au Point Perché.

En relation avec cette exposition, le Point Perché présente le film All Watched Over by Machines of Loving Grace (trois épisodes de 60 minutes, 2011) du réalisateur britannique Adam Curtis.

#SousLeRegard
À découvrir de midi à minuit, tous les jours sauf le mardi.

« Si les sentiments les plus basiques et partagés ont été réifiés et exploités pour devenir des produits, transformant des expériences quotidiennes en exercices de médiation commerciale, se sentir heureux, en colère, triste ou seul pourrait bien demeurer le plus petit dénominateur commun d’une humanité « sous le regard de machines pleines d’amour et de grâce ». » Yoann Gourmel

L’installation de Lee Kit bénéficie du soutien de la Fondation Kadist.