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Hommage à Frédéric Bruly Bouabré et Okhai Ojeikere

From 13/02/2014 to 29/04/2014

En réaction au fil brûlant de l’actualité, les Alertes sont aussi des hommages aux personnalités brusquement disparues. Frédéric Bruly Bouabré  (1923-2014) et Okhai Ojeikere (1930-2014) sont décédés à quelques jours d’intervalle. Ces deux grands « ainés » de l’Afrique ont engagé l’imaginaire de ce continent vers l’art contemporain. Le Palais de Tokyo leur rend hommage.

FREDERIC BRULY BOUABRE (1919-2014)

Frédéric Bruly Bouabré est né en 1919 à Zéprégühé, en Côte d’Ivoire. Penseur, philosophe, chercheur, « rechercheur », pédagogue, prophète, poète, artiste, créateur, encyclopédiste… L’œuvre multiforme de Frédéric Bruly Bouabré trouve son origine dans une vision «céleste » du 11 mars 1948. Il se sent alors investi de la mission de transmettre une pensée universelle au monde et plus particulièrement à son peuple Bété. Auteur de nombreux textes, il invente un alphabet sous forme de pictogrammes pour retranscrire sa langue natale, le bété. Alphabet qui sera publié pour la première fois par Théodore Monod en 1958. C’est par son œuvre graphique qu’il sera révélé sur la scène artistique internationale lorsqu’André Magnin présente quelques un de ses dessins à l’exposition Magiciens de la Terre conçue par Jean-Hubert Martin au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette en 1989. Son travail a depuis été présenté dans de très nombreuses expositions en Europe et aux États-Unis. 

J.D. ‘OKHAI OJEIKERE (1930-2014)

À l’âge de dix-neuf ans, J.D. Okhai Ojeikere achète un modeste appareil Brownie D sur les conseils d’un voisin qui lui apprend les rudiments de la photographie et son talent lui vaut d’être sollicité par la West Africa Publicity pour laquelle il travaillera à plein temps de 1963 à 1975, date à laquelle il installe son studio ” Foto Ojeikere “. Lors d’un festival en 1968, il prend, toujours en noir et blanc au Rolleiflex 6×6, ses premières photographies consacrées à la culture nigériane. Dès lors, et pendant quarante ans, il poursuit dans tout le pays ses recherches organisées par thèmes. Hair Style, riche de près de mille clichés, est le plus considérable et le plus abouti. Ojeikere photographie les coiffures des femmes nigérianes chaque jour dans la rue, au bureau, dans les fêtes, de façon systématique, de dos, parfois de profil et plus rarement de face. Son œuvre, aujourd’hui, riche de milliers de clichés, constitue par-delà le projet esthétique, un patrimoine unique à la fois anthropologique, ethnographique et documentaire.

Courtesy Galerie Magnin-A, Paris